Maladie de Basedow

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Généralités sur la maladie de Basedow

La maladie de Basedow est l'hyperthyroïdie la plus fréquente et elle présente quelques caractéristiques permettant de la distinguer des autres.

 

Population concernée

Elle concerne 6 femmes pour un homme seulement. Elle apparaît surtout chez les personnes ayant entre 20 et 50 ans, mais est susceptible de se manifester à n'importe quel âge.

Symptômes de la maladie de Basedow

Les symptômes de l'hyperthyroïdie sont systématiquement marqués, ce qui permet notamment de différencier la maladie de Basedow des thyroïdites de Hashimoto (associées à une hypothyroïdie). On retrouve dans environ 65 % des cas une exophtalmie qui peut être unie ou bilatérale.

Remarque : les signes cliniques sont progressifs et s'étalent sur plusieurs semaines ; toutefois, l'amaigrissement est généralement rapide et important, bien que l'appétit reste le même.

Étiologie

On attribue plusieurs origines à la maladie de Basedow :

  • génétiques : personnes faisant partie du groupe HLA B8-DR3 ou avec antécédents familiaux de pathologies thyroïdiennes ;
  • environnementales ;
  • médicales (en association avec d'autres pathologies auto-immunes telles que le diabète insulinodépendant ou parfois à un cancer de la thyroïde) ;
  • bouleversement hormonal : puberté, grossesse, ménopause ;
  • ponctuelles : choc émotionnel, contrainte psychologique, surmenage.

Mécanisme pathologique

Dans cette pathologie auto-immune, les anticorps du malade se retournent contre lui et plus particulièrement contre la glande thyroïde qu'ils vont directement attaquer. Les anticorps impliqués sont les antirécepteurs de la TSH (ou anti-TRAK) qui vont empêcher la TSH de jouer son rôle de régulateur auprès de la thyroïde. Plus exactement, ces anticorps la bloquent et abaissent son taux.

D'un autre côté, ces anti-TRAK vont stimuler la thyroïde, d'où l'hyperthyroïdie consécutive. En principe, la glande thyroïde stocke les hormones qu'elle produit en excès pour les sécréter dans la circulation sanguine en cas de besoin (sous l'influence de la TSH) ; dans la maladie de Basedow, les hormones fabriquées en très grandes quantités sont d'une part injectées dans le sang (hyperthyroïdie), d'autre part stockées dans la glande (d'où l'apparition d'un goitre).

Réactions hormonales dans la maladie de Basedow

Face au blocage hormonal mis en place par les antirécepteurs de la TSH, la thyroïde va devoir faire en sorte d'adapter l'ensemble de sa chaîne de production.

La thyroglobuline

La thyroglobuline est une molécule de transport des hormones thyroïdiennes. Aussi, lorsque leur taux augmente, son propre taux augmente.

Pour limiter l'augmentation de thyroglobuline, le corps produit des anticorps anti-thyroglobuline (anti-TG) qui vont participer à la régulation du taux d'hormones thyroïdiennes.

La thyropéroxydase

La thyropéroxydase chargée de capter l'iode et de l'amener à la thyroïde va chercher à amener un maximum d'iode à la glande qui produit en surrégime. En effet, plus celle-ci fabrique d'hormones plus son besoin en iode est important, d'où l'augmentation du taux de thyropéroxydase.

Comme avec la thyroglobuline, le corps va faire en sorte de réguler cette hyperproduction en produisant des anti-thyropéroxydase (anti-TPO) qui vont limiter l'hyperthyroïdie.

Diagnostic de la maladie de Basedow

Le diagnostic de la maladie de Basedow est basé sur le bilan thyroïdien sanguin.

On retrouve alors :

  • des anti-TPO (dans 90 % des cas) ;
  • des anti-TG (dans 25 % des cas) ;
  • des anti-TRAK qui signent la maladie ;
  • des T4l qui signent eux aussi la maladie (présents dans 95 % des cas).

Une hypercalcémie est également généralement retrouvée.

Parmi les différents examens médicaux existants :

  • l'échographie thyroïdienne permettra un dépistage et pourra mettre en évidence la présence d'un goitre (généralement diffus, homogène et affectant les deux lobes) ou de nodules thyroïdiens ;
  • la scintigraphie permettra de s'assurer qu'il n'y a pas de nodule toxique.

Le traitement de la maladie de Basedow a pour but :

  • de faire baisser le taux de T3 et de T4, ce qui aura pour conséquence l'augmentation du taux de TSH ;
  • de diminuer les antirécepteurs de la TSH (régulièrement contrôlés) en mettant la thyroïde au repos ;
  • de réduire les symptômes (traitement symptomatique : avec du repos, des béta-bloquants destinés à limiter la tachycardie, etc.).

Traitement de la maladie de Basedow

Le traitement se poursuit pendant un an et demi en général, rarement plus.

Lorsqu'on obtient une hypothyroïdie, le traitement freinateur est conjugué à un traitement de T4 (Lévothyrox) afin de retrouver des taux normaux et d'obtenir une euthyroïdie.

Le traitement freinateur est progressivement arrêté avant de procéder à la très lente diminution du traitement substitutif.

Si des rechutes sont observées, c'est généralement l'opération qui est préconisée, surtout si le second traitement de 18 mois mis en place échoue.

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