
Hypoparathyroïdie : généralités
L'hypoparathyroïdie correspond à une production insuffisante d'hormone parathyroïdienne (PTH) par les glandes parathyroïdes.
Plusieurs origines existent pour expliquer cette pathologie qui peut parfois être héréditaire (rarement) :
- l'hypoparathyroïdie intervenant suite à une chirurgie cervicale (si au cours de l'intervention les glandes parathyroïdiennes ou l'artère thyroïdienne inférieure sont lésées) ;
- l'hypoparathyroïdie consécutive à une destruction des glandes parathyroïdes (irradiation, traitement à l'iode radioactif, cancer, thyroïdite de Riedel, par exemple) ;
- l'hypoparathyroïdie auto-imune ;
- intoxication alcoolique (l'hypoparathyroïdie est alors transitoire).
Dans tous les cas, cette pathologie entraîne une hypocalcémie et une hyperphosphatémie.
Bon à savoir : l’angiographie au vert d’indocyanine (injecté en intraveineuse) pratiquée au cours d'une thyroïdectomie totale permet, grâce à une caméra à fluorescence, d'évaluer la vascularisation des glandes parathyroïdes ; si elle est bonne, on sait qu'il n'y aura pas d'hypoparathyroïdie suite à l'opération, ce qui permettra d'éviter la prescription systématique de calcium.
Mécanisme physiopathologique de l'hypoparathyroïdie
L'hypoparathyroïdie entraîne une hypocalcémie, car la résorption osseuse diminue fortement du fait de l'absence de PTH. Le calcium osseux n'est donc plus relâché dans le sang.
- De plus, en l'absence de PTH, le rein ne joue plus son rôle : il arrête de réabsorber le calcium. En revanche, il réabsorbe de façon excessive les phosphates.
- Cette hyperphosphatémie entraîne également, par voie de conséquence, une diminution des entrées digestives de calcium.
Symptômes liés à l'hypoparathryoïdie
Les symptômes susceptibles d'être liés à une hypoparathyroïdie sont ceux qu'entraînent les hypocalcémies (baisse du taux de calcium dans le sang).
Les symptômes seront d'autant plus marqués que l'hypocalcémie apparaîtra brutalement.
Les plus souvent retrouvés sont :
- osseux (directement lié à l'hypoparathyroïdie) : diminution du remodelage osseux et augmentation de la minéralisation osseuse ;
- neuromusculaires :
- tétanie (90 % des cas),
- contractures,
- crampes,
- paresthésies au niveau des lèvres, des mains et des pieds ;
- cardiaques :
- arythmie,
- troubles de la conduction ;
- psychologiques :
- changement d'humeur,
- psychose,
- anxiété,
- dépression,
- démence ;
- oculaires (cataracte chez 28 % des personnes atteintes d'hypocalcémie depuis plus de quatre ans) ;
- dermatologiques :
- peau sèche,
- cheveux fins et secs,
- ongles cassants,
- émail dentaire abîmé (risque accru de caries),
- parfois candidose.
Traitement de l'hypoparathyroïdie
L'objectif premier du traitement de l'hypoparathyroïdie est de rétablir une calcémie normale.
La première partie du traitement consiste donc généralement en une administration ;
- de doses minimales de calcium ;
- de doses minimales de dérivés de la vitamine D ;
- parfois de diurétiques qui vont favoriser la réabsorption rénale du calcium.
Lorsque l'hypocalcémie est importante et, de ce fait, dangereuse, on procède à un premier apport calcique par voie parentérale, en intraveineuse puis en perfusion.
Si en début de traitement un contrôle doit être effectué toutes les 24 heures pour vérifier la calciurie, une fois la calcémie stabilisée, une visite trimestrielle ou semestrielle suffit.
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