
Thyroïdites : généralités
Comme le suggère leur nom, les thyroïdites sont des inflammations de la glande thyroïde. Les thyroïdites touchent un nombre important de femmes et elles peuvent être aussi bien totalement asymptomatiques que très douloureuses.
Relativement fréquentes elles se décomposent en deux groupes essentiels : les thyroïdites auto-immunes (les plus fréquentes) et les thyroïdites non auto-immunes.
Chacune de ces deux catégories comprend des pathologies spécifiques. Les plus connues d'entre elles sont les thyroïdites : de Hashimoto, de De Quervain, de Riedel, du post-partum, iatrogène ou encore aiguë.
Thyroïdites auto-immunes
Habituellement, les thyroïdites auto-immunes (dans lesquelles le système immunitaire se retourne contre la thyroïde) évoluent en trois phases successives : hyperthyroïdie, hypothyroïdie et euthyroïdie (retour à la normale).
Thyroïdite d'Hashimoto
La thyroïdite d'Hashimoto (ou thyroïdite lymphocytaire chronique) est sans nul doute la thyroïdite la plus représentée. Il s'agit d'une thyroïdite auto-immune chronique possédant plusieurs particularités :
- elle ne présente pas de signes inflammatoires ;
- elle se caractérise également par la concentration élevée d'anticorps anti-thyropéroxydase (anti-TPO) qu'elle donne à voir de façon persistante (dans plus de 90 % des cas) ;
- elle n'évolue pas comme les autres thyroïdites auto-immunes ;
- elle présente un goitre diffus, symétrique et indolore, mais ferme.
À noter : il y a environ 10 % des Français en hypothyroïdie et près de 90 % d’entre eux souffrent en réalité d’une thyroïdite de Hashimoto.
En effet, elle évolue généralement vers l'hypothyroïdie contrairement aux autres thyroïdites auto-immunes.
- Elle s'associe fréquemment d'autres pathologies auto-immunes ou à un cancer de la thyroïde.
- À elle seule, elle n'engage pas le pronostic vital à l'exception des rares cas d'encéphalite qu'elle est susceptible de provoquer.
Thyroïdite de De Quervain
Beaucoup moins fréquente que la thyroïdite de Hashimoto la thyroïdite de De Quervain a une origine virale. Il s'agit donc davantage d'une inflammation à proprement parler. Elle intervient généralement après une pathologie ORL ou affectant les voies respiratoires (grippe, bronchite, rhinopharyngite, etc.).
Quoique relativement bénigne, son caractère inflammatoire la rend souvent douloureuse au niveau du cou et fébrile (elle s'accompagne de fièvre). Elle s'accompagne d'une augmentation de la taille de la thyroïde et parfois d'une altération de l'état général. Une légère hypothyroïdie peut parfois être retrouvée, mais cela reste exceptionnel.
Thyroïdite de Riedel
La thyroïdite de Riedel est encore plus rare. Sans gravité elle entraîne toutefois la fibrose de la glande thyroïde ce qui laisse parfois penser à une tumeur.
Thyroïdite post-partum et thyroïdite silencieuse
La thyroïdite du post-partum est à rapprocher de la thyroïdite dite « silencieuse » (sans inflammation). Toutes deux sont des variantes subaiguës de la thyroïdite de Hashimoto.
- En effet, elles présentent un goitre diffus similaire et une concentration élevée d'anticorps anti-TPO (dans 50 % des thyroïdites silencieuses).
- Toutefois, ces deux pathologies sont beaucoup plus rares que la thyroïdite de Hashimoto. La thyroïdite du post-partum concerne près de 5 % des femmes qui viennent d'accoucher.
Elles présentent une évolution de 4 à 6 mois généralement caractéristique des thyroïdites auto-immunes :
- hyperthyroïdie ;
- hypothyroïdie ;
- euthyroïdie (dans 80 % des cas, les 20 % restants conservent une hypothyroïdie résiduelle).
Thyroïdites non auto-immunes
Thyroïdite iatrogène
La thyroïdite iatrogène intervient suite à un traitement généralement médicamenteux. Les médicaments qui sont impliqués sont :
- l'amiodarone (susceptible d'entraîner aussi bien une hypo qu'une hyperthyroïdie) ;
- le lithium (parfois donné à des patients bipolaires) ;
- les interférons alpha (dans 5 % des cas) ;
- les interleukines 2 (2 % des cas).
Thyroïdite aiguë
La thyroïdite aiguë, due à des bactéries, des mycobactéries ou des champignons, est rarissime. Lorsqu'elle est présente, elle entraîne :
- une douleur (qui irradie parfois vers les oreilles et la mâchoire inférieure et augmente en cas de déglutition ou de mouvement de rotation) ;
- un érythème (lésion cutanée accompagnée d'une rougeur) ;
- une fièvre ;
- parfois un gonflement des ganglions lymphatiques (adénopathie).
Les thyroïdites à mycobactéries ou à champignons ont tendance à se chroniciser.
Aussi dans la rubrique :
Maladies thyroïdiennes
Sommaire
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- Thyroïdite
- Maladies des glandes parathyroïdes
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