Thyroïdite chronique de Riedel

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Thyroïdite chronique de Riedel : généralités

La thyroïdite chronique de Riedel est une atteinte thyroïdienne relativement rare (200 cas retrouvés en 2000) qui entraîne :

  • une inflammation ;
  • une perte d'élasticité de la glande thyroïde ;
  • des compressions notamment au niveau :
    • de la trachée,
    • de l'œsophage,
    • des muscles et des vaisseaux cervicaux.

Cette perte d'élasticité peut évoluer jusqu'à ce qu'un véritable durcissement (fibrose) de la glande soit observé. Dans ce cas, la maladie s'est généralement déjà aggravée en entraînant l'induration de plusieurs zones avoisinantes par l'extension du tissu fibrosé (30 % des malades).

Progressivement la thyroïdite chronique de Riedel va détruire la glande thyroïde elle-même.

Ainsi, bien qu'elle soit le plus souvent bénigne, elle peut se révéler particulièrement grave lorsqu'elle atteint un stade avancé (elle n'est toutefois que très exceptionnellement fatale).

Cette maladie thyroïdienne idiopathique (son origine reste inconnue) concerne essentiellement les femmes (trois fois plus que les hommes), généralement autour de 50 ans.

 

Symptômes de la thyroïdite chronique de Riedel

La thyroïdite chronique de Riedel va entraîner des compressions dans les organes situés à proximité de la thyroïde. Les régions qui vont être concernées sont :

  • le médiastin (c'est-à-dire la zone située entre les deux poumons) ;
  • la zone retropéritonéale (espace situé derrière le tissu d'enveloppe des organes).

Ce sont des symptômes secondaires à cette compression qui vont tout d'abord être retrouvés, associés à un goitre (uni ou bilatéral) particulièrement dur et d'aspect blanchâtre.

Symptômes dus à la fibrose

Lorsque la fibrose concerne le médiastin, plusieurs symptômes peuvent apparaître :

  • une dyspnée (respiration difficile) ;
  • une dysphagie (déglutition difficile) ;
  • une dysphonie (difficulté à parler de façon normale) ;
  • une toux.

Symptômes spécifiques

À l'examen thyroïdien, la glande est dense et extrêmement dure (apparentée à du bois ou à de la pierre).

Diagnostic de la thyroïdite chronique de Riedel

Différents examens

En cas de thyroïdite de Riedel, le taux des hormones thyroïdiennes est :

  • soit normal ;
  • soit bas.

Par ailleurs, on ne retrouve pas d'anticorps anti-thyroïdiens.

La thyroïdite entraîne également un syndrome inflammatoire.

Finalement, c'est la scintigraphie de la thyroïde qui donnera à voir des images relativement évocatrices de la maladie. Elle peut être associée à une échographie qui permet de visualiser l'extension de la fibrose hors de la loge thyroïdienne.

  • Des prélèvements (biopsie) permettent parfois de confirmer le diagnostic.
  • La maladie peut évoluer en entraînant, une hypothyroïdie (25 à 30 % des cas) ou rarement une thyrotoxicose (moins de 5 % des cas). Toutefois l'euthyroïdie reste largement majoritaire (60 %).
  • La thyroïdite chronique de Riedel peut également disparaître spontanément.

Diagnostic différentiel

Il est important de procéder rapidement à un diagnostic différentiel afin de ne pas confondre l'affection relativement bénigne qu'est la thyroïdite chronique de Riedel avec un cancer de la thyroïde.

  • En effet, l'aspect minéral de la glande retrouvé au cours du bilan thyroïdien peut évoquer ces deux pathologies.
  • Toutefois il est possible d'éliminer la suspicion de cancer en procédant à un écho-doppler.
    • Alors qu'en cas de tumeur la thyroïde est richement vascularisée, ce ne sera pas le cas dans une thyroïdite chronique de Riedel.
    • De plus, dans cette dernière, aucune adénopathie n'est retrouvée.

Traitement de la thyroïdite chronique de Riedel

Le traitement de la thyroïdite chronique de Riedel consiste surtout à lever les compressions qu'elle entraîne.

Puisqu'il n'est pas possible de défibroser la glande, il est nécessaire de soulager les organes voisins qui en sont victimes.

Le traitement sera de deux sortes :

  • un traitement chirurgical, notamment en cas de compression importante. La glande thyroïde sera partiellement (isthme) ou totalement retirée ;
  • un traitement de corticothérapie (glucocorticoïdes) en fonction du degré de l'affection et si aucun symptôme respiratoire n'est présent.

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