Hypothyroïdie

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Hypothyroïdie : généralités

Le rôle de la glande thyroïde étant de stimuler le métabolisme, notamment au niveau des cellules, lorsqu'elle fonctionne au ralenti, les symptômes sont multiples. C'est le fonctionnement inverse de l'hyperthyroïdie.

  • Toutefois, l'hypothyroïdie asymptomatique reste la forme la plus répandue puisqu'elle concerne environ 10 % de la population et en particulier les femmes qui sont trois fois plus touchées que les hommes.
  • Pour ce qui est des formes diagnostiquées, on compte 1,4 % de femmes atteintes avec environ 2 à 3 d'entre elles sur 1 000 chaque année. Leur âge est très variable, mais ces personnes ont en moyenne 57 ans.

Lorsque le corps souffre d'hypothyroïdie, de nombreuses fonctions sont ralenties ce qui a des conséquences aussi bien au niveau physique que psychique. En effet, avec la diminution de la production d'hormones T3 et T4, l'organisme ne peut plus fonctionner normalement.

Dans environ 90 % des cas d'hypothyroïdie, c'est la maladie d'Hashimoto qui est responsable.

 

Signes biologiques associés à l'hypothyroïdie

Certains signes cliniques sont parfois associés à l'hypothyroïdie même s'ils restent inconstants.

Ainsi, il est parfois possible de retrouver, au cours d'examens médicaux :

À ces signes biologiques s'additionne éventuellement :

  • un prurit (démangeaisons) ;
  • la peau sèche ;
  • une tendance à a constipation (difficultés à digérer en général) ;
  • un moral bas ;
  • lenteur des idéations (processus par lequel on trouve des idées et devient créatif) ;
  • une fatigue matinale ;
  • un œdème facial le matin au réveil (visage bouffi) ;
  • de la frilosité (mains froides et pieds glacés) ;
  • une perte des cheveux et des ongles fragiles ;
  • l'absence du tiers externe des sourcils (signe assez caractéristique) ;
  • une tension artérielle basse (inférieure à 12/8) ;
  • des troubles neurologiques et notamment un syndrome du canal carpien ;
  • une hypoparathyroïdie.

À savoir : on note que 8,2 % des personnes qui souffrent régulièrement de maux de tête développent une hypothyroïdie contre 6,2 % chez les autres, soit 21 % de risques en plus ; ce risque est même de 41 % en cas de céphalées récurrentes.

Plusieurs types d'hypothyroïdies

On distingue plusieurs types d'hypothyroïdies. Un diagnostic précis permet une meilleure prise en charge c'est-à-dire la mise en place d'un traitement adapté.

Hypothyroïdie primaire

En cas d'hypothyroïdie primaire, la thyroïde ne produit pas suffisamment d'hormones.

  • On retrouve alors une TSH élevée (au-dessus d’un seuil entre 12 et 20 mU/L selon les laboratoires) et un taux d'hormones T3 et T4 significativement bas. Dans le cadre d'un dépistage néonatal, après confirmation immédiate sur le même prélèvement, le diagnostic est affirmé par le dosage de thyroxine (T4) et TSH en centre spécialisé qui va permettre la mise en œuvre rapide du traitement par L-thyroxine.
  • D'un point de vue morphologique, la glande thyroïde est de petite taille.

À noter : si les dents ont mal poussé et qu’elles se chevauchent ou si les pieds sont plats par exemple, on peut soupçonner une thyroïde trop petite et qui ne s’est pas développée correctement, à cause d’un déficit en iode de la mère notamment.

Hypothyroïdie secondaire

Contrairement à la primaire, l'hypothyroïdie secondaire donne à voir une thyroïde ayant conservé une taille normale.

À l'origine de cette pathologie thyroïdienne se trouve l'hypophyse qui ne joue pas correctement son rôle en ne stimulant pas suffisamment la glande thyroïde.

Le taux de TSH est donc particulièrement bas et il s'accompagne d'un taux tout aussi bas d'hormones thyroïdiennes T3 et T4.

Dans ce cas, il faudra chercher à corriger le problème à sa source en faisant en sorte de traiter l'hypophyse.

Il est nécessaire de distinguer cette hypothyroïdie de l'hypothyroïdie de type 2 (ou hypothyroïdie à T3) qui est due à un défaut de conversion de la T4 en T3. Elle se différencie par ses taux hormonaux :

  • TSH normale ;
  • T4 élevée ;
  • T3 basse.

Bon à savoir : la HAS insiste sur l’importance d’un diagnostic fondé sur le dosage de la TSH seule.

Hypothyroïdie auto-immune

Dans les cas d'hypothyroïdies auto-immunes, le corps va se retourner contre lui-même.

  • L'organisme peut détruire la thyroglobuline qui est indispensable à la production des hormones thyroïdiennes. La fabrication hormonale n'étant plus correctement assurée, leur taux dans la circulation sanguine chute.
  • Dans la maladie de Hashimoto (qui est une hypothyroïdie auto-immune), cette destruction de la thyroglobuline par les anticorps s'accompagne d'une destruction de la thyropéroxydase qui permet également à la thyroïde de fabriquer ses hormones en temps normal. À terme, la glande thyroïde va être détruite et ne pourra plus fonctionner normalement.
  • Une troisième possibilité existe. Des anticorps antirécepteurs de la TSH peuvent être présents et bloquer le signal que l'hypophyse cherche à transmettre à la thyroïde (blocage à distinguer de celui qui intervient dans la maladie de Basedow).

Hypothyroïdie iatrogène

La thyroïdite iatrogène est une hypothyroïdie due à une intervention médicale.

Il peut s'agir :

  • d'un traitement médical (les anticorps monoclonaux utilisés en immunothérapie notamment) ;
  • d'une intervention chirurgicale ;
  • d'un examen ayant conduit à l'injection de produit de contraste.

Cette hypothyroïdie peut être soit passagère, soit définitive.

Hypothyroïdie post-partum

Cette hypothyroïdie particulière intervient dans les mois qui suivent un accouchement. Elle est à distinguer de la maladie d'Hashimoto à laquelle elle ressemble.

Plusieurs configurations sont possibles (le laps de temps indiqué pouvant varier en fonction des conditions d'allaitement) :

  • au cours d'une phase d'hyperthyroïdie consécutive à l'accouchement, l'hypothyroïdie fait son apparition et persiste de 6 mois à un an avant de retourner à un état d'euthyroïdie ou proche de la normale ;
  • au cours d'une phase d'hypothyroïdie intervenant dans les 8 mois qui suivent l'accouchement (il faut dans ce cas la différencier d'un baby-blues ou d'une fatigue post-partum normale).

Remarque : lorsqu'une telle hypothyroïdie est diagnostiquée, il est nécessaire de faire suivre avec soin les grossesses suivantes (le taux de récidive est de 75 %), sachant que chez la femme enceinte l’activité de la thyroïde augmente naturellement d’environ 50 % pour maintenir l’équilibre thyroïdien et compenser les besoins.

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