Pathologie thyroïdienne

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Pollution facteur de thyroide Thinkstock
 

Les pathologies thyroïdiennes sont favorisées par certains facteurs de risque relativement bien identifiés et qu'il convient de connaître.

Hérédité de la pathologie thyroïdienne

Il a été mis en évidence que ces pathologies thyroïdiennes survenaient régulièrement chez les personnes d'une même famille.

Cela se révèle tout particulièrement significatif en ce qui concerne les goitres et les pathologies auto-immunes (maladie de Hashimoto et maladie de Basedow surtout). La maladie n'est pas génétiquement transmissible mais on peut hériter d’une sensibilité à la développer.

Ainsi, en fonction des cas, le terrain familial peut favoriser les maladies thyroïdiennes sans que ce soit systématiquement la même pathologie qui apparaisse. On aura par exemple un antécédent familial de cancer thyroïdien chez un patient qui présentera quant à lui un nodule thyroïdien ou une hypothyroïdie, par exemple.

Par ailleurs on constate que les femmes présentent quatre fois plus de risque d'être victimes de pathologies thyroïdiennes que les hommes. En effet, 80 % des malades sont des femmes.

Bon à savoir : un développement insuffisant de la glande thyroïde du fœtus va provoquer à la naissance ce que l’on nomme une hypothyroïdie congénitale (ou hypothyroïdie primaire). Cette hypothyroïdie congénitale fait partie des maladies rares systématiquement dépistées à la naissance. Une origine génétique (mutations des gènes DUOX2 et TSH-R) est invoquée dans environ 20 % des cas, le reste étant imputable aux perturbateurs endocriniens (voir plus bas). Tous ces enfants ne recevront pas un traitement à vie, puisque 10 à 35 % d'entre eux ont une forme transitoire.

Pathologie thyroïdienne : carence en iode

Le second facteur favorisant des pathologies thyroïdiennes est d'ordre environnemental. Il s'agit de la carence en iode. En effet, thyroïde et iode sont intimement liés.

  • L'iode n'est présent qu'en infimes quantités dans notre alimentation, or la thyroïde en a besoin pour fonctionner.
  • Les carences en iode augmentent notamment les risques de développer des nodules thyroïdiens et les goitres. Selon les chiffres officiels, en Europe, ce type de carence s'observe chez environ 50 % des femmes qui vont être enceintes avec pour conséquence un crétinisme : le cerveau ne se développe pas normalement.

Le sel en contient en petite quantité, mais il est surtout conseillé, pour pallier cette carence, de consommer des produits de la mer :

  • poissons de mer (morue, sardines, maquereaux, etc.) ;
  • crustacés ;
  • algues, etc.

Remarque : l'excès d'iode est également nocif. Par ailleurs, les véritables carences sont extrêmement rares dans les pays industrialisés.

Irradiation et pathologies thyroïdiennes

Un des facteurs de risque les plus évoqués en ce qui concerne le cancer de la thyroïde est l'irradiation ou exposition à des rayonnements radioactifs.

Le facteur d'augmentation de cette pathologie serait de 80 % pour une dose de 1 000 millisieverts. La sensibilité chez les filles est de deux à trois fois plus élevée que chez les garçons (risque qui diminue progressivement jusqu'à disparaître à partir de 35 ans).

Remarque : les études réalisées suite au passage du nuage radioactif de Tchernobyl n'établissent aucun lien de cause à effet entre cet événement et l'augmentation du nombre de cancers de la thyroïde en France. Toutefois, cette cause ne peut être totalement écartée (les enfants ukrainiens, eux, n'ont pas été épargnés).

Les conséquences d'accidents tels que ceux de Tchernobyl, de Fukushima ou encore des bombes lâchées sur Hiroshima et Nagasaki ne sont pas les seuls cas d'irradiation. En effet, les rayons utilisés en médecine (radiographie et scanner) peuvent eux aussi augmenter les risques de cancers de la thyroïde.

Alimentation et problèmes à la thyroïde

Le problème de l'iode

La consommation d'iode en trop grande quantité est également néfaste. Ainsi, si la consommation d'aliments tels que les crustacés et les fruits de mer peut permettre de lutter contre une carence, une alimentation essentiellement composée de ce type de nourriture serait, d'un autre côté, susceptible de favoriser les cancers de la thyroïde.

  • De même, les excès d'iode constatés au Japon et imputés à la consommation excessive d'algues pourraient être à l'origine des cas d'hypothyroïdies retrouvés dans l'archipel.
  • Un certain nombre d'aliments (dit « goitrogènes ») sont également incriminés dans l'apparition des pathologies thyroïdiennes.

Il s'agit :

  • des crucifères :
    • choux (chou-fleur, chou de Bruxelles, chou rouge, blanc...),
    • brocolis,
    • radis,
    • rutabaga, etc. ;
  • du soja (qui inhibe les hormones thyroïdiennes) ;
  • le thé vert (il pourrait bloquer la conversion de T4 en T3 au niveau hépatique) ;
  • du manioc (notamment mal cuit) ;
  • du millet ;
  • des patates douces ;
  • des cacahuètes.

Les hypersensibilités alimentaires

Les hypersensibilités alimentaires sont une cause de maladie de Hashimoto. Pour les détecter il est nécessaire de faire des tests sanguins qui permettent bien souvent de retrouver des hypersensibilités à certains aliments.

Dans Hashimoto, une des plus fréquente est l’hypersensibilité aux produits laitiers et à la vanille. Concrètement, à chaque fois que vous consommez ces produits, votre muqueuse intestinale est inflammée, ce qui entraîne une hyperperméabilité intestinale et le lien avec la thyroïdite a été mis en évidence. Mais quels que soient les aliments repérés, il faut les éliminer de son alimentation.

Il est par ailleurs indispensable de supprimer le sucre de son alimentation et dans un troisième temps le gluten qui exercent tous deux une action inflammatoire. Le simple fait d’éliminer ces aliments diminue le climat inflammatoire et calme les manifestations de Hashimoto.

Thyroïde et polluants

Perturbateurs endocriniens

La pollution est également citée comme pouvant favoriser l'apparition des pathologies thyroïdiennes. C'est notamment les polluants chimiques et les pesticides qui sont évoqués.

  • Plusieurs études montrent que les composés perfluorés (des imperméabilisants utilisés pour fabriquer des tissus antitaches, des cartons d’emballage alimentaire et des antiadhésifs dans les ustensiles de cuisine) favorisent les hypothyroïdies.
  • D’autres études ont établi un lien entre la contamination maternelle en phtalates (présents dans les matières plastiques, les jouets, les cosmétiques, les produits d’emballage alimentaires, le PVC et les peintures) et leur taux d’hormones thyroïdiennes avec un retentissement direct sur la croissance et le système nerveux du fœtus (surtout chez les garçons en raison des propriétés antiandrogéniques des phtalates).
  • Les parabènes et le triclosan (utilisés dans les produits d’hygiène corporelle et dans l’alimentation) possèdent une structure chimique proche de celle des hormones thyroïdiennes avec lesquelles ils entrent donc en compétition au niveau des récepteurs aux hormones thyroïdiennes.

Au final, les associations les plus fortes entre troubles du neuro-développement liés à la fonction thyroïdienne et perturbateurs endocriniens sont dans l’ordre : les dioxines, puis les PCB, puis le DDT (qui bloque les récepteurs thyroïdiens) et ses dérivés.

D'une façon générale, les perturbateurs endocriniens peuvent altérer le fonctionnement des hormones thyroïdiennes, sachant qu'une carence en iode potentialise les effets néfastes de ces perturbateurs.

Médicaments

De même certains médicaments sont cités comme pouvant être à l'origine de cancers thyroïdiens. C'est notamment le cas avec :

  • le pentobarbital ;
  • la griséofulvine ;
  • la spironolactone.

D'autres médicaments ou traitements allopathiques favorisant le risque d'hypothyroïdie seraient :

  • le lithium ;
  • l'amiodarone ;
  • des médicaments destinés à traiter l'hyperthyroïdie ;
  • le traitement à base d'iode radioactif ;
  • la radiothérapie.

De façon générale les produits contenant de l'iode tel que la Bétadine ou encore certaines pilules contraceptives pourraient favoriser les pathologies thyroïdiennes.

Tabac et pathologie thyroïdienne

Fumer peut également favoriser la survenue de certaines pathologies thyroïdiennes : goitre, maladie de Basedow (hyperthryroïdie). Cela serait dû à la substance « goitrogène » présente dans le tabac. Mais alors que le tabagisme favorise la survenue d'une hyperthyroïdie, il joue plutôt un rôle protecteur contre l'hypothyroïdie.

Par ailleurs, la consommation de tabac par la mère en période d'allaitement est susceptible de diminuer la quantité d'iode présente dans le lait maternel. La thyroïde du nourrisson pourrait donc s'en trouver affectée.

De plus, fumer sera particulièrement préjudiciable :

  • en cas d'hyperthyroïdie en raison :
    • de l'augmentation de la conversion de thyroxine (T4 en T3) et donc de la diminution de l'efficacité du traitement anti-thyroïdien,
    • du stress augmenté ;
  • en cas de maladie de Basedow en raison :
    • du risque d'augmenter l'exophtalmie,
    • du risque de rechute plus importante en cas d'arrêt du traitement anti-thyroïdien ;
  • en cas d'hypothyroïdie ou de thyroïdite de Hashimoto, car l'hypothyroïdie peut s'aggraver (ou elle peut être masquée par une absence de symptômes).

Stress et thyroïde

Bien que, médicalement, le rôle joué par le stress dans les problèmes de thyroïde reste assez flou, sa participation à la survenue de ces maladies a été mise en évidence. Il y a plusieurs facteurs de risque susceptibles de favoriser la maladie de Hashimoto : un stress, un divorce, un licenciement ou un deuil, par exemple.

Certains thérapeutes, les décodeurs (praticiens en décodage biologique ou biodécodage), se basent exclusivement sur cet aspect pour traiter les pathologies thyroïdiennes, avec des résultats parfois spectaculaires.

Indépendamment du stress quotidien, les pathologies thyroïdiennes seraient dues à un conflit émotionnel.

Le conflit susceptible de générer une maladie de thyroïde a un lien avec le temps :

  • tout va trop vite et nous ne trouvons pas le temps de tout faire (hypothyroïdie) ;
  • tout fonctionne au ralenti alors que nous sommes en hyperactivité (hyperthyroïdie).

Interrogez les personnes qui souffrent de pathologies thyroïdiennes, vous constaterez dans un nombre considérable de cas que dans les semaines ou mois qui précèdent l'apparition des symptômes, la personne a vécu un conflit émotionnel de cet ordre.

Bien entendu, pour exploiter cette donnée, faire appel à un thérapeute décodeur compétent est nécessaire.

Maux de tête et pathologies thyroïdiennes

Indépendamment de tous ces facteurs, les personnes qui souffrent de maux de tête fréquents présentent un risque augmenté de 21 % de développer une hypothyroïdie.

Celles qui ont des céphalées fréquentes voient même leur risque augmenté de 41 %.

Polyarthrite rhumatoïde maternelle et maladies thyroïdiennes

Selon une étude danoise menée pendant 13 ans, les mères souffrant de polyarthrite rhumatoïde (PR) multiplient par 2,2 le risque de voir leur enfant présenter une pathologie thyroïdienne ou parathyroïdienne, ou une autre pathologie chronique telle qu'une polyarthrite rhumatoïde ou une épilepsie.

Pour les auteurs de l'étude, cette relation pourrait s'expliquer par « la parenté en termes d’auto-immunité entre la PR et les troubles thyroïdiens ». Il est donc intéressant que les médecins et les pédiatres s'intéressent de près aux enfants nés de mères souffrant de PR.

Bon à savoir : dans le même ordre d'idée, certaines maladies virales comme la mononucléose infectieuse peuvent favoriser l'apparition d'une thyroïdite de Hashimoto (50 % des malades en sont atteints).

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