
Hormones de substitution
Les médicaments qui servent au traitement de l'hypothyroïdie sont des hormones de substitution. Ils viennent compléter les hormones thyroïdiennes (la T4 surtout) voire les remplacer totalement lorsque la glande thyroïde n'en produit plus du tout.
Toutes les hypothyroïdies seront traitées grâce aux médicaments suivants qui sont à prendre quotidiennement.
Lévothyrox
Le Lévothyrox est le médicament contre l'hypothyroïdie le plus connu et le plus fréquemment utilisé (3 millions de personnes en France). Toutefois, il ne résout pas le problème dans 50 % des cas, selon certains spécialistes.
Attention : en mars 2017, le Lévothyrox a changé de formule, avec un principe actif identique mais avec un retrait du lactose au profit du mannitol.
Dosage |
Ancienne couleur |
Nouvelle couleur (= nouvelle formule) |
---|---|---|
25 µg |
Vert |
Vert (pas de changement) |
50 µg |
Orange |
Gris |
75 µg |
Bleu marine |
Mauve-lilas |
100 µg |
Rose |
Bleu foncé |
125 µg |
Jaune |
Bleu ciel |
150 µg |
Bleu ciel |
Rouge |
175 µg |
Bleu clair |
Orange |
200 µg |
Carmin |
Brun-carmin |
En 2017, une pétition a été lancée par de nombreux patients français se plaignant des importants effets indésirables de la nouvelle formule : fatigue intense, maux de tête, vertiges, insomnies, perte de cheveux et prise de poids.
Pour toute question relative à ce changement, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a mis en place un numéro vert : 0 800 97 16 53. Par ailleurs, l’ANSM conseille aux personnes ressentant des effets indésirables liés à l'introduction de la nouvelle version de Lévothyrox de consulter leur médecin, qui pourra réajuster le dosage si nécessaire.
Les femmes enceintes sous Lévothyrox sont quant à elles invitées à contrôler leur TSH dans les 4 semaines qui suivent la prise de la nouvelle formule.
Autres médicaments
Suite à la pétition, l'ANSM a annoncé qu'à compter de mi-octobre 2017, les professionnels de santé et les patients souffrant de troubles thyroïdiens disposeront de nouveaux médicaments :
- Lévothyrox comprimé nouvelle formule (laboratoire Merck) ;
- L-Thyroxin Henning comprimé (laboratoire Sanofi) ;
- depuis fin 2017, le Thyrofix (laboratoires Unipharma) est également commercialisé en 4 dosages : 25, 50, 75 et 100 µg ;
- en dernier recours, Euthyrox comprimé (laboratoire Merck), médicament équivalent à l’ancienne formule de Lévothyrox.
Bon à savoir : alors que la distribution de l'Euthyrox® devait s'arrêter en septembre 2020, en raison de l’épidémie de coronavirus, et face aux critiques formulées envers la nouvelle formule de ce médicament, elle sera prolongée jusqu’à la fin 2021. « Cette prolongation de distribution d’Euthyrox offrira aux patients concernés un temps supplémentaire pour amorcer le changement de traitement dès que possible pour une alternative thérapeutique pérenne », estime la Direction générale de la Santé.
Les autres médicaments utilisés pour lutter contre l'hypothyroïdie sont :
- le Cynomel qui peut être associé au Lévothyrox lorsque la conversion de T4 en T3 est insuffisante ;
- le TA3 qui comme le Cynomel peut être associé au Lévothyrox pour apporter un supplément de T3 ;
- l'Euthyral comprend à la fois des T4 et des T3, mais est, de ce fait, difficile à doser ;
- la L-Thyroxine (laboratoire SERB), contrairement aux autres médicaments, se présente sous forme de gouttes ce qui facilite le dosage (pour le traitement d'hypothyroïdies congénitales des nouveau-nés ou pour les personnes présentant un trouble de la déglutition, par exemple) mais qui peut être utilisée par tous les patients.
À noter : dans le cadre des hypothyroïdies congénitales des nourrissons, la décision de continuer le traitement par thyroxine après 2 ans peut se baser sur la concentration en TSH et les doses de thyroxine administrées à 1 et 2 ans.
Article
Il n'est en principe pas nécessaire de prendre des traitements à base de T3 puisque le corps effectue lui-même la conversion de T4 en T3.
Toutefois, lorsqu'un problème de conversion existe (il existe 50 motifs différents pouvant expliquer ce problème), les traitements de T3 seront indiqués. Même chose si un problème d'assimilation de la T4 est observé.
Remarque : parfois, le fait d'apporter une légère supplémentation en T3 stimule l'organisme qui se met alors à en produire normalement par la suite.
Prise du Lévothyrox
Pour une efficacité optimale du Lévothyrox, il est recommandé :
- de le prendre dès le réveil, à jeun et une demi-heure avant de petit-déjeuner (la présence d'aliments diminue d'un tiers l'absorption par le tube digestif) ;
- de ne prendre aucun autre médicament dans les deux heures qui suivent.
Le dosage du Lévothyrox peut être modulé en fonction du ressenti en diminuant ou en augmentant les doses, mais sans jamais dépasser une moitié de comprimé de 25 µg seulement (soit 12,5 µg). Toute modification doit être très progressive.
Dans tous les cas il ne faut jamais arrêter ou modifier son traitement sans avis médical.
Par ailleurs, il ne faut pas s'inquiéter si lors des premières prises (pendant 3 semaines) un certain nombre de réactions se produisent :
- maux de tête ;
- nervosité ;
- insomnie ;
- troubles du transit ;
- palpitations.
En effet, étant donné le rôle crucial que jouent les hormones thyroïdiennes, ces manifestations sont normales avec la mise au repos de la glande thyroïde lorsque la supplémentation hormonale arrive.
Article
Cela ne veut pas dire qu'on bascule en hyperthyroïdie comme ces symptômes le laisseraient supposer.
- De même, la réapparition des symptômes typiques de l'hypothyroïdie dans le mois qui suit la prise du traitement substitutif est normale. Il faut le temps que le corps et le traitement se « calent », d'autant que le Lévothyrox ne sera totalement actif dans l'organisme qu'après 6 semaines de prise.
- Ce type de réactions peut être observé à chaque fois qu'on réajuste son traitement (en le diminuant ou en l'augmentant) puisque la thyroïde doit se réadapter, d'où l'importance de ne procéder à des variations que de façon extrêmement progressive. La lévothyroxine est une hormone thyroïdienne de synthèse dite « à marge thérapeutique étroite », l’équilibre thyroïdien étant sensible à de très faibles variations de dose.
À noter que le Lévothyrox peut avoir une influence sur :
- les goitres ;
- les nodules thyroïdiens ;
- les cancers thyroïdiens.
Aussi dans la rubrique :
Traitements des maladies de la thyroïde
Sommaire
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- Qui consulter ?
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