Traitement cancer thyroïde

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Traitement chirurgical du cancer de la thyroïde

La chirurgie thyroïdienne est tout particulièrement indiquée dans le traitement du cancer de la thyroïde.

Deux options majeures s'offrent alors :

  • la thyroïdectomie totale (on retire l'ensemble de la glande thyroïde) ;
  • l'ablation partielle (lobectomie, nodulectomie).

Toutefois, cette question se pose de moins en moins, les chirurgiens privilégiant généralement l'ablation totale qui présente moins de risques de récidives que l'ablation partielle.

Il arrive parfois que la décision finale de retirer tout ou partie de la glande soit prise directement au cours de l'intervention. Pour cela, le chirurgien procède à une analyse dite extemporanée :

  • on effectue un prélèvement du tissu opéré ;
  • on l'analyse dans la foulée ;
  • on transmet les résultats au chirurgien dans un délai allant d'un quart d'heure à une heure (dans les cas les plus complexes ou dans lesquels on doit déterminer les limites des tissus à ôter) ;
  • le chirurgien évalue la fiabilité des résultats en les comparant au dossier clinique du patient (en lien avec les membres en charge du suivi du patient) ;
  • l'opération se poursuit en réorientant l'acte chirurgical (on passe d'une ablation partielle à totale ou inversement) ou pas.

Dans tous les cas, les tissus qui auront été prélevés seront par la suite analysés de façon plus approfondie.

Suite à l'opération du cancer

Curage ganglionnaire

En cas de cancer papillaire, on procède à un curage ganglionnaire dans le même temps que l'opération.

Il s'agit de retirer les ganglions voisins de la glande thyroïde, parfois en prévention, c'est-à-dire même en l'absence de ganglions suspects.

Si le curage est particulièrement étendu, il peut être nécessaire d'élargir l'incision à la partie latérale du cou (avec des complications parfois plus importantes).

Traitement à l'iode 131

Dans la plupart des cas de thyroïdectomie totale (excepté lorsque le pronostic est très favorable), on procédera à l'élimination de toutes les éventuelles cellules thyroïdiennes encore présentes et qui seraient susceptibles de recréer un cancer.

Pour cela, dans les 4 à 6 semaines qui suivent l'intervention, on est de nouveau hospitalisé quelques jours pour une cure d'iode 131 (un isotope radioactif), pris sous forme de gélule.

Traitement substitutif

Dans la mesure où tout ou partie de votre thyroïde aura été retirée, il faudra procéder à la mise en place d'un traitement hormonal substitutif. C'est généralement une supplémentation en T4 apportée par un traitement de Lévothyrox qui est proposée.

  • Si l'ablation est totale, le traitement est mis en place à vie, avec une vérification au bout de six semaines pour réajuster le dosage en fonction des résultats du bilan sanguin.
  • En revanche, si l'ablation est partielle, soit on prescrit un traitement substitutif, soit on laisse le lobe restant assurer la production thyroïdienne pour deux (risque de réapparition de nodules).

Suivi thérapeutique du cancer de la thyroïde

Suite au traitement du cancer de la thyroïde, la surveillance du patient est indispensable. Il faut en effet être en mesure de repérer le plus rapidement possible toute récidive éventuelle, car le plus la prise en charge est précoce plus les chances de guérison définitive sont grandes.

  • Le tout premier examen de suivi est une scintigraphie du corps entier qui intervint dans les jours qui suivent le traitement à l'iode 131. Il s'agit de s'assurer qu'aucune zone de fixation d'iode n'est encore présente.
  • Au cours des deux premières années, les visites devront être effectuées tous les 6 mois avant d'être espacées de un à deux ans à vie.

La surveillance proprement dite consiste à réaliser :

  • une échographie cervicale ;
  • un bilan thyroïdien en réalisant des analyses sanguines qui s'intéresseront aux taux :
    • de TSH (il doit se situer à 0,1 environ) ;
    • de T3 ;
    • de T4 ;
    • de thyroglobuline (après stimulation par rhTSH) ;
    • de calcium ;

Dans les cas de cancers médullaires (les plus rares), on s'intéressera surtout aux taux :

  • de calcitonine (le taux ne doit surtout pas doubler dans les 6 mois, sinon cela constitue un risque mortel) ;
  • d'antigène carcino-embryonnaire.

Complications suite au traitement de ce cancer

Il y a quelques risques de complications suite au traitement du cancer, mais le pronostic est généralement très bon, a fortiori lorsque :

  • le patient est jeune (moins de 45 ans) ;
  • le cancer est différencié, papillaire et folliculaire ;
  • la prise en charge est précoce (tumeur de faible importance, de 1 à 4 cm et sans métastase).

Chez 85 % de ces personnes, l'espérance de vie ne s'en trouve pas affectée (la surveillance restant toutefois de mise).

Les principaux dangers sont la lésion de deux structures situées derrière chacun des lobes thyroïdiens :

  • le nerf récurrent (nerf moteur des cordes vocales) ;
  • les glandes parathyroïdes (qui gèrent le métabolisme du calcium).

Néanmoins, ces atteintes sont exceptionnellement définitives.

  • Il est également possible de voir apparaître de nouvelles tumeurs cancéreuses soit dans la région cervicale soit à distance (poumons et os) dans 5 à 10 % des cas.
  • Par ailleurs, les récidives concernent 15 % des patients.
  • Enfin, près de 60 % des personnes souffrant de cancers médullaires thyroïdiens ne sont pas guéris suite à l'intervention chirurgicale. Généralement on retrouve après des métastases et autres tumeurs malignes.

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